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Sur la photo : J C RUFIN
Le chemin de saint jacques de Compostelle me tentait (diaboliquement) il y a quelques années : partir un soir, caresser le chien, dire" à bientôt à madame et à ma fille" et tout quitter pour prendre le chemin et se retrouver enfin seul (je sais, c'est lâche :°)), un rêve à cette époque. Beaucoup le font, certains en parlent, d'autres même en profitent pour en écrire un livre; personne ne peut ignorer le charme de ce chemin. J'ai lu le dernier livre de Jean-christophe Rufin "Immortelle randonnée" que j'ai bien aimé, bien écrit et facile à lire; je me suis dit que Compostelle je le faisais un peu tous les jours dans mes promenades. Mais pour ceux qui veulent retrouver la lenteur du temps qui passe, quitter les faux semblants de la civilisation, apprécier une rencontre qu'ils auraient certainement ignorée dans leur vie civilisée, le chemin est une bonne option. Quoique d'après notre académicien, les faux marcheurs qui trichent sur le parcours, ceux qui s'arrangent avec leur histoire personnelle sont légions; il n'y a pas plus de saints sur le chemin que sur nos autoroutes. Côtoyer ces pèlerins pénibles pendant des kilomètres, les entendre ronfler le soir dans les gîtes, endurer les frères qui cherchent l'âme soeur, c'est certainement une épreuve aussi douloureuse que la marche. Lors de ce périple, les valeurs changent, les pieds deviennent le sujet de préoccupation essentiel; on les soigne, on les montre dans toutes bonnes pharmacies. Il a même vu un quidam lever son pied par-dessus le comptoir du pharmacien à hauteur du nez du laborantin pour un examen urgent; celui-ci était plus effaré de voir ainsi bousculer le bel ordonnancement de ses crèmes de luxe que par la vision de ces pieds malodorants. Autre nouvelle valeur du chemin, la crédenciale, rien qu'un bout de papier précieux par dessus tout remise au départ et qui doit être validée dans toutes mairies ou lieu du culte des villes traversées. Sans elle, le pélerin n'a aucune la preuve de son exploit.... tout ce sacrifice serait fait pour rien (c'est à mon avis le but..); La crédenciale je ne l'aurai jamais, je suis bien trop indépendant pour me soumettre à ce type de randonnée... et comme j'ai lu ce livre jusqu'au bout, Compostelle, je l'ai un peu fait....non ? (ci- dessous, mon sentier de randonnée qui a un coté immortel pour nous)
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